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Je veux pouvoir changer ma vie, j’ai envie d’évoluer, mais seul, je ne m’en sors pas. Et si je fait appel à un coach, c’est que je suis nul ! Et si les gens lâchaient un peu prise, ne leur serait-il pas plus facile de trouver le bonheur ?
Être Coaché, c’est être malade ?
Hé bien avec ça, nous sommes sur la bonne voie ! Être accompagné est trop souvent assimilé à « j’ai un problème ».
Dans le fond, ce n’est pas tout à fait faux. Dans la réalité des faits, cette vision mérite largement d’être quelque peu nuancée.
L’origine de cette pensée vient sans nul doute des premiers pas de la psychothérapie. Si l’on était accompagné, alors, nous avions un « sérieux problème », nous n’étions pas normaux, nous étions malades.
Et qui a envie de se voir anormal et malade dans une société où le moindre écart à la norme est très mal venu ? Hé bien pas grand monde. Et cette posture du « malade de la tête » est restée ancrée.
La légende de l’accompagnateur et du malade
Alors, aujourd’hui, faire appel à un accompagnement reste encore une approche délicate. Nous aimerions réussir par nous-mêmes, sans aide extérieure. Nous adulons les « self made man », celles et ceux qui se sont fait « tout seul ».
Elle est belle cette légende. Et nous allons la briser, l’éparpiller façon puzzle aux quatre coins de Paris.
Depuis toujours, dans tout ce que nous faisons, nous n’apprenons rien par nous-mêmes.
Que saurions sans les autres ?
Nous avons appris à marcher en regardant nos parents, nous avons appris à tenir nos couverts avec l’aide de nos parents. C’est aussi avec eux que nous avons appris nos premiers mots, que nous avons découvert notre langue natale.
Puis, c’est avec l’aide de nos maitres, maitresses et professeurs que nous avons appris le français, les mathématiques, le sport, et tant d’autres matières.
C’est au contact des autres que nous avons appris la vie en société. C’est au contact du sexe opposé que nous avons appris à aimer, que nous avons découvert (ou non) la sexualité.
Dans le milieu professionnel, nous avons fait des stages, des formations, c’est encore au contact d’autrui que nous apprenons.
Depuis nos premiers instants, nous sommes accompagnés dans tout ce que nous faisons. Nous apprenons et grandissons au contact des autres.
Les autres, l’assurance nouveautée
Les autres sont une porte d’entrée vers quelque chose de nouveau. Et il est rassurant d’avoir quelqu’un à ses côtés, car tout ce qui nous est inconnu nous fait peur.
Nous sommes ainsi faits que la nouveauté est pour nous quelque chose d’effrayant. Aussi, être accompagné est très réconfortant, très rassurant.
Si pour certaines personnes la nouveauté et le risque sont des stimulants, ce n’est pas le cas pour la majorité, et vouloir vous comparer à ces gens-là ne fera qu’une chose : vous inhiber.
J’ai appris ce que je sais dans des formations, dans des livres, dans des discussions, je confronte mon avis et ma vision avec celles des autres, parfois avec un coach, et je suis avide de cela.
C’est pour moi une façon d’avancer plus vite, c’est une façon de valider ce que je crois savoir pour en faire une certitude et avoir l’assurance nécessaire à mon épanouissement tant personnel que professionnel.
En tant que professionnel, salarié ou entrepreneur, il apparait délicat de tout savoir. Vouloir tout apprendre par ses propres moyens, sans jamais demander de l’aide, je vois là une forme de faiblesse.
Ne pas savoir n’est pas honteux
Est-ce une honte d’admettre un manque de compétences ? N’est-il pas plus honteux et bien plus risqué de faire semblant et de se retrouver montré du doigt ? Car à l’ignorance s’ajoute le mensonge. Je vous laisse voir les dégâts en termes d’image et de réputation.
Nous le voyons, être accompagné n’est ni une tare ni une honte, ni même être malade.
De tout temps, nous avons progressé au contact des autres, au contact de personne qui détenait une partie du savoir dont nous avions besoin pour franchir un cap, pour évoluer, pour devenir autonome dans certaines de nos tâches.
Vous n’êtes ni malade, ni dingue, ni même déficient. Vous êtes en phase d’apprentissage, peut-être en phase de compréhension de vos propres actions, et vous cherchez à progresser, à vous élever.
Et si s’élever est une maladie, alors, je suis aussi déglingué que vous, et vous savez quoi ? J’en suis fier ! Et j’espère bien être contagieux. Car ce serait là une belle pandémie.