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Un jour, j’ai décidé de devenir entrepreneur. Cela faisait longtemps que cette idée me tournait en tête. Depuis que j’avais vu ce que mon oncle avait réalisé dans sa région, en Touraine. Un soir de vacances, il était venu me chercher pour que je passe quelques jours chez lui, avec ma tante et ses enfants. Ce jour-là, je fus ébloui par cet homme.
Une rencontre qui change tout
Il m’attendait au bas de l’immeuble, c’était le soir. Son long manteau était jeté sur ses épaules, par-dessus un impeccable costume. Je devais avoir quoi, 13, 14 ans, tout au plus.
Mon oncle, Phillipe, est un homme grand, à l’œil vif, brillant et perçant, et doté d’un vrai charisme. Il a également pour lui une belle culture, l’amour des belles choses, et le mot juste.
En tout cas, c’est le souvenir que j’en garde, car malheureusement, je n’ai plus eu l’occasion de le revoir après ces vacances-là.
Mais je me souviens parfaitement de cet homme, grand, droit, imposant, animé d’une force intérieure que j’ai rarement eu l’occasion de revoir dans ma vie. Sans dote pour cela que je fus et reste aussi marqué.
Mon oncle était donc entrepreneur, il avait monté une belle entreprise de routage de courrier, et tout lui souriait. Enfin, pour cela, il ne comptait pas ses heures. Il est donc souvent absent de son domicile.
Et quand il était là, du moins, de ce que j’ai pu en voir, il se débrouillait pour donner un temps de qualité à ses proches.
Une autre vie, un accomplissement, une aspiration
Je regardais cette vie si différente de la mienne, si lointaine de mon quotidien. Une famille avec des sourires, des projets, un avenir, des personnes qui étaient heureuses de passer du temps ensemble. Voilà qui ne pouvait que me faire envie.
Mon oncle était un homme respecté, et je crois que c’était surtout cela qui m’attirait, moi qui n’étais pas respecté par ma propre mère, je voyais là, sans le savoir, ou sans le comprendre, une façon honnête de gagner du respect.
Et puis, vu que l’on me répétait que je ne ferais jamais rien de bon de ma vie, devenir entrepreneur serait un beau pied de nez à toutes ces prophéties.
Le retour sur terre
Seulement, si la présence de mon oncle me donnait une vision d’un autre avenir, d’un autre possible, le retour de vacances fut pour le moins brutal et revenir dans ma réalité aura été comme un avion qui se crashe après chute libre.
Quand on est môme, on se sent souvent démuni face à la méchanceté et à la colère, surtout quand celle-ci émane de vos propres parents, censés être les personnes qui sont là pour vous pousser, vous protéger.
Ce n’est qu’à 33 ans, soit plus d’une décennie plus tard que je reprenais le fil de mon petit rêve à moi.
Premiers pas d’entrepreneur
Fraichement arrivé sur Marseille, je commençais à vivre avec celle qui serait la femme de ma vie. Son soutien fut primordial pour moi, tout comme la confiance qu’elle m’accorde depuis toujours.
J’ai d’abord cherché un poste en intérim dans la région, et ce qui m’était proposé ne correspondait pas avec mes compétences. Revenir une fois encore au bas l’échelle, non merci.
Et quitte à être en bas, alors autant tenter ma chance. J’avais plus d’un an de chômage devant moi, la confiance de ma femme, et donc, du temps. Si je n’y allais pas là, alors, jamais je n’irais. C’était le moment.
Je ne me suis pas posé la question de ce que j’allais faire. Je le savais. Depuis l’arrivée du web, j’avais envie de monter de sites. Mais je ne me pensais pas compétent pour apprendre le html, le php, le css.
J’ai pris mon courage à deux mains, et je me suis acheté quelques bouquins, puis je me suis inscrit sur un forum de webmaster. Et voilà, j’étais en route.
Si j’avais la trouille ? Oui. Mais je ne voulais pas y penser. Je devais apprendre pour me donner une chance. J’ai donc appris. Je ne suis pas devenu le meilleur codeur de planète, pas plus que je ne suis devenu le meilleur graphiste.
Mon premier CMS et la rencontre avec le monde du SEO
Cependant, entre 2004 et 2007, j’ai fait mes armes. J’ai créé mon propre CMS et j’ai réussi à le vendre à des clients.
J’avais également créé un site dédié à la photo. Les membres pouvaient s’inscrire et créer leur propre site sans une seule ligne de code. Malheureusement, comme toute personne encore trop impactée émotionnellement par son passé, je me suis laissé rattraper par la peur de réussir, et j’ai flingué le site.
À cette époque, je trainais avec beaucoup de SEO. J’aurais pu devenir l’un d’eux. Mais je ne sais pas, quelque chose me gênait dans leur apprche : le MFA. Ces sites taillés uniquement dans le but de faire du clic pour générer des revenus.
Avec le recul, j’aurais peut-être dû les suivre, mais gagner de l’argent en ne produisant rien d’utile pour le public, ce n’était pas mon truc, et ça ne l’est toujours pas.
Et puis, ne pas pouvoir discuter avec les gens, rester tout le temps devant un écran, ou ne parler que de technique, cela ne m’attirait pas. Je ne suis donc pas devenu SEO.
Toutefois, je ne leur jette pas la pierre, je comprends la démarche, je la respecte et c’est sans doute pour cela que j’ai aujourd’hui ma petite place dans cet univers qu’est le SEO.
Ma volonté entrepreneuriale ? Être utile, vraiment, concrètement
Moi, je voulais construire des sites, de beaux sites pour mes clients. Je voulais qu’ils soient fiers de leur image en ligne, c’était important pour moi.
Seulement, j’ai compris rapidement que de construire un CMS est une chose, le faire vivre, le maintenir à jour, le faire évoluer aussi vite que le web évoluait technologiquement à cette époque, ce serait bien délicat.
C’est alors que la version 2.7 de WordPress est arrivée sur le marché. WordPress devenait là un véritable outil pour qui souhaitait créer un site rapidement et sans devoir passer par du code.
Avec WordPress, j’allais pouvoir me concentrer sur ce que j’aime, la création de sites, et déléguer les mises à jour, l’évolution et la sécurité à un tiers, sans que cela ne me coute un centime. Belle opportunité pour un entrepreneur.
Je ne fus pas le seul a avoir flairé l’aubaine, nous avons été quelques-uns à nous engouffrer, comme Fabrice Ducarme, de wpformation.com, qui sera un compagnon de route durant quelque temps, avant que nos chemins ne divergent, sans que je sache pourquoi en réalité. Ainsi va la vie. Rares sont les vrais amis.
L’expérience fondatrice : 4h18.com
Quelques années plus tard, je ne saurais dire exactement quand, j’ai créé 4h18.com. D’abord pensé comme un site personnel, d’où l’heure de naissance de ma fille comme nom de domaine, il devient rapidement un site entièrement dédié à l’univers de WordPress.
Note : Aujourd’hui, 4h18.com est devenu la propriété d’un de mes potes du web, un ancien lecteur du site. La vie est pleine de petites choses sympas
Et tout aussi rapidement, ce fut un succès. Et un succès ne vient jamais seul, et vos pires ennemis sont souvent ceux que vous penser être, pas toujours des amis, mais au moins des potes, des gens sur qui compter.
J’ai appris que le succès dérange, que ces potes n’en sont pas, et qu’à la moindre occasion, vous allez vous faire flinguer dans le dos. Nous le savons tous, mais cela n’arrive qu’aux autres, n’est-ce pas ? Hé bien, cela peut nous arriver à tous.
Et à ma grande surprise, ce qui me fila un sacré vertige, je pouvais réussir, rencontrer le succès, moi ! Whaoo ! Chose que je pensais impossible et qui me restera encore quelques années collé aux basques.
L’influence néfaste du passé sur ma vie d’entrepreneur
Ce site, 4H18.com, fut donc un vrai succès, et un succès que j’ai sabordé tout seul comme un grand. Pourquoi ? Parce qu’à cette époque, c’est en 2014 que j’ai mis fin au truc, je n’avais pas encore vraiment travaillé sur moi.
J’étais donc encore soumis à l’influence de mon passé, sans en avoir vraiment conscience. C’est plus tard que j’ai compris, le mal était fait. J’ai bien tenté de récupérer la chose, mais sans trop y croire.
De plus, avoir un site qui parle uniquement de blogging n’était pus en phase avec ce que je souhaitais faire : accompagner des personnes à se révéler.
Entre fin 2014 et début 2018, c’est la période où j’ai pris du recul, où énormément travaillé sur moi. Vue de l’extérieur, une traversée du désert. Vu de l’intérieur, ce fut d’une intense richesse.
J’ai beaucoup lu pour nourrir ma curiosité de la psychologie humaine, pour épaissir mon savoir et mes compétences, et pour me comprendre, pour savoir quels étaient les mécanismes qui me polluaient la vie.
Rencontre avec le WHy
J’ai trouvé ! Oui, j’ai finir par trouver, à force de lire et d’écrire sur un carnet dédié, j’ai fini par trouver. Restait à faire le plus gros : évoluer. Et cela demande du temps. D’ailleurs, nous ne cessons jamais d’évoluer.
C’est d’ailleurs à cette période que j’ai fait la découverte du Why de Simon Sinek, un outil formidable tant pour le développement personnel que pour le marketing. Et je me suis passionné pour ce Why, qui est d’ailleurs devenu ma prestation phare.
Je l’aime vraiment cette prestation. D’une, elle crée un lien unique entre moi et mon client. Deux, elle est peut être utilisée par chacun selon ses propres besoins. Trois, elle regroupe ce que j’aime : le lien, l’humain, la confiance, l’utilité.
Alors, ayant pas mal bossé sur mon cas, je sais que je ne vais pas, cette fois-ci, me saborder et je ne l’ai toujours pas fait ! Grosse progression ( :
Je suis entrepreneur
Ceci est donc mon parcours, dans les grandes lignes. J’ai eu le droit un procès, un infarctus, je suis devenu conférencier, je donne des cours en université, bref, mon aventure a été et est encore très riche.
Si elle est riche, elle n’est pas linéaire. J’ai sué, j’ai souffert, j’ai perdu, j’ai gagné, j’ai du me remettre en question.
Et si cette différence de parcours (si on la compare à ce qui se dit des “entrepreneurs à succès” sur le web) était pour moi un frein, elle est devenue une force, une vraie force.
J’aurais pu abandonner à maintes reprises. Mais j’ai tenu, et je suis encore là aujourd’hui.
Et cette différence, cette connaissance acquise grâce à un parcours tortueux, c’est aussi grâce à cela que je peux accompagner des entrepreneurs ou des salariés en difficultés, en quête de sens, de compréhension de soi.
Pour parler franchement, oui, j’en ai chié ! Et si je peux faire en sorte d’éviter à des personnes d’en passer par là, alors j’en suis heureux. Car malgré une croyance bien ancrée, tout le monde n’est pas obligé de passer par l’ombre pour apprécier la lumière.
Seulement, quand vous êtes dans cette ombre, avoir un phare qui vous guide, vous montre la voie, c’est utile, c’est rassurant, ça aide vraiment.
Voilà, ce n’est sans doute pas le plus grand des succès, je ne suis pas Elon Musk, c’est vrai. Seulement, c’est pour moi un très beau succès.
Je suis Stéphane Briot, et je suis entrepreneur individuel, je suis entrepreneur et fier de l’être et particulièrement fier de la confiance que mes clients me témoignent.