Peut-être avez-vous vécu des choses terribles par le passé, peut-être qu’elles sont inacceptables, et sans doute en souffrez-vous encore aujourd’hui.
Au-delà de l’évènement douloureux en lui-même, l’une des choses les plus atroces, c’est cette souffrance qui reste là, latente, et qui s’en revient sans prévenir pour nous faire mal. Et si je vous disais que ceci, c’est votre décision ?
Souffrir encore, le mauvais choix
Attendez avant de m’insulter et quitter cette page. Lisez quelques instants. Sachez que j’ai été un enfant battu et humilié par sa mère, et cela pendant près de vingt ans. Que ce traitement de faveur a laissé des traces en moi, mais cela ne m’a pas empêché de finir par trouver ma place dans ce monde de barjots.
Ce que j’ai appris par la suite, c’est que de façon inconsciente, j’avais fait le choix de revivre ces douleurs et de les laisser me pourrir la vie, chaque jour, chaque nuit.
Pendant des années, j’ai cru que jamais n’en finirais avec ce passé, avec toutes ces horreurs que j’ai pu entendre à mon sujet.
J’ai cru que le manque d’estime et le manque de confiance seraient là tout le temps, quoi que je fasse. Et puis, de toutes les façons, tout finissait par me rattraper, automatiquement, tôt ou tard.
Je ne contrôlais rien de rien, et moins je contrôlais, plus je me perdais dans mon passé et ma colère envers celui-ci. Je ne vivais pas ici et maintenant, j’étais bloqué vingt piges en arrière. Et je ne m’aimais pas. Mais alors, pas du tout.
Autant vous dire que pour construire un présent et un avenir, ce n’était pas la fête. Et je devais dépenser une énergie folle pour ne pas être dans une colère noire, ou pour faire la moindre petite chose.
J’ai vécu avec ce sentiment d’être indigne durant des années, un sentiment profond d’injustice, un dégout de l’espèce humaine, et pourtant, une furieuse envie de vivre. Sans savoir ce que vivre voulait vraiment dire à mes yeux.
Être responsable de sa vie
Un jour, ma femme m’a dit que je faisais ce choix de la souffrance. Ça ne n’est pas bien passé ce jour là, et les suivant aussi d’ailleurs. Pour moi, elle ne comprenait rien à ma souffrance, elle n’en savait rien, et elle racontait des conneries. Point.
Mais en réalité, j’ai pris une baffe. Pas tout de suite. Plus tard. Et elle fut redoutable. Car c’est en lisant encore et encore que j’ai capté le délire.
Je vais ajouter un petit truc à mes tourments .Un petit truc que j’ai compris sur le tard. La culpabilité. Je me sentais terriblement coupable de n’avoir pas su être aimé de ma mère. Et pour un gosse, c’est sans doute ce qui est le plus terrible que ce sentiment-là.
Tu as beau tout faire, tout tenter, rien n’y fait. Ce n’est que pluie d’injures, d’insultes et autres humiliations. La valeur que l’on se porte à soi même en prend un sacré coup, on l’apprend plus tard, durant le travail de résilience.
Dans mon parcours, j’ai compris que je n’avais pas à me sentir coupable ou responsable des actes des autres. En revanche, je peux et dois être responsable de mes choix. Et être responsable ne signifie en rien être coupable.
Le temps et le contexte
L’individu en souffrance ne s’en rend pas compte, et pourtant, il fait des choix. Et malheureusement pour lui, la plupart des choix qu’il fait le sont en fonction de sa souffrance, donc, de son passé.
Seulement, dans mon cas par exemple, ces choix-là doivent être faits aujourd’hui, dans le contexte présent, et non par celui que j’étais il y a vingt ans, et dans le contexte d’il y a vingt ans. Et pourtant, c’est ce que j’ai fait, trop souvent.
J’ai donc décidé de vivre aujourd’hui. Et pour m’y aider, pour y parvenir, j’ai pris ma plume, et j’ai écrit, écris, et encore écris. J’en parle dans cet article.
C’est un choix que j’ai en conscience, pour revenir aujourd’hui et finir de ma laisser pourrir par le passé.
Des questions simples pour une vie simple
Quand on y pense, vingt ans d’humiliations, c’est déjà bien assez.
- Avais-je besoin d’en remettre vingt de plus ? Non.
- Ai-je besoin d’en ajouter encore vingt ? Non.
- Ai-je besoin de me torturer pour une personne qui n’est plus dans mon entourage direct et dont l’influence réelle aujourd’hui est proche du néant ? Non plus.
Avec ces questions simples, j’ai pris une drôle de baffe. Et j’ai compris que ma femme avait eu raison avant moi. Et que je lui devais des excuses, que j’ai rapidement présentée, à mon grand plaisir.
Ne plus fuir, ne plus courir, être là
Depuis, je décide de ce que je veux pouvoir ressentir, je m’appuie sur mes valeurs, sur mon Why, tant pour moi personnellement, que pour mon boulot. Je prends le temps, rien ne sert de courir. J’ai passé des décennies à courir pour fuir.
N’ayant plus envie de fuir, et n’ayant plus envie de courir, je marche d’un bon pas, tranquillement, sereinement, et je profite des moments que j’ai à vivre.
En finir avec le passé
Ma vie n’est plus un drame. Ma vie est une vie ordinaire, avec ses joies, avec ses difficultés, son quotidien, ses espoirs, ses envies. Une vie enfin ordinaire, et c’est extraordinaire de pouvoir enfin vivre cela.
Je ne cherche pas à savoir ce que ma vie aurait pu être si j’avais fait telle ou telle chose avant, si j’avais fait tel ou tel choix plus tôt. C’est de la science-fiction et une autre raison de me faire souffrir. Et ce n’est pas ce que je veux.
Le passé ne m’intéresse plus. En avoir fini avec lui est une bonne chose. J’ai pris tout ce que j’avais de bon à y prendre, et j’ai fermé la porte derrière moi, une dernière fois. Une fois pour toutes.
Je souhaite à chaque personne ayant vécu une souffrance intense de pouvoir revenir dans l’instant présent, d’en finir avec le passé, de cesser de continuer à se faire souffrir, d’en finir avec la culpabilité.
Pour cela, et surtout pour les personnes qui le souhaitent, le Why est un outil vraiment précieux qui va vous aider à regarder votre passé autrement, et surtout, à regarder enfin ce que vous vivez aujourd’hui et là où vous souhaitez aller demain.